Dakar. Un chantier de construction. Face à la mer, l'édification d'une tour lisse, brillante, à l'architecture ovale, reflet d'un monde capitaliste typiquement occidental en inadéquation avec le paysage alentour. On perçoit des routes sans bitume, un troupeau de vaches, des échafaudages sur lesquels s'affairent des ouvriers dépourvus du matériel habituellement assimilé à ce type de travaux. On ressent d'emblée la contradiction entre la précarité d'un pays et l'ambition économique démesurée qu'il cherche à atteindre, sans en avoir les moyens.
D'ailleurs, sur ce chantier, les ouvriers ne sont plus payés depuis trois mois et réclament leur dû aux responsables. En rentrant chez eux, à l'arrière d'un pick-up, leurs mines déconcertées révèlent qu'ils n'ont pas obtenu gain de cause. On s'attarde particulièrement sur le regard vif, triste mais
déterminé de Suleiman, observant la tour s'éloigner, métaphore d'un monde qu'il n'atteindra pas. Il a pourtant déjà d'autres projets en tête : quitter le Sénégal, prendre la mer, rejoindre l'Europe.
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