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Lauréat Prix Lux 2017 - Consulter ici l'analyse en éducation permanente consacrée au film
Sami Blood est le poignant récit initiatique d'une jeune fille en quête de respect et de liberté. Loin de s'apparenter à une vulgaire crise adolescente, son mal-être est la conséquence directe d'une oppression sociale et d'un mépris profond dont étaient victimes les Lapons dans l'entre-deux-guerres (l'histoire se déroule dans les années 30). Ces derniers étaient carrément considérés par les anthropologues et la société civile comme une sous-catégorie de l'espèce humaine.
Une des forces du film est de nous installer dans la peau de la jeune Elle Marja. C'est à travers ses yeux qu'on découvre l'humiliation d'un peuple, le fonctionnement d'une société, d'une gouvernance qui établit comme naturelle l'infériorité d'une communauté, son exclusion de toute forme de pouvoir ou de responsabilité.
Un jour, la jeune fille aura l'idée de se débarrasser de son costume traditionnel pour se vêtir d'une robe « normale » qu'elle faisait sécher au soleil. Dès ce moment, elle pourra s'intégrer provisoirement dans la bonne société suédoise, s'offrir un flirt dans un bal. Diamant brut à l'âge incertain et à la beauté sauvage, Elle Marja n'aura plus qu'une obsession : quitter les siens, abandonner la chape de plomb d'un costume qui l'enferme dans la tradition…
Et sa détermination sera d'autant plus bouleversante (glaçante même) qu'elle n'éprouve aucune compassion pour ses racines. Elle décide de tourner la page. Cinquante ans plus tard, quand elle vient se recueillir sur la tombe d'un de ses parents, elle n'éprouve aucune bienveillance pour ses proches et cet univers de lacs gelés, de rennes, de costumes finement brodés et de mélopées envoà»tantes.
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