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Un documentaire qui brise les tabous autour des maladies mortelles provoquées par l’amiante, substance nocive que l’on retrouve dans les matériaux de certaines entreprises, que ce soit en Belgique dans les années 1980 ou actuellement dans les pays où elle est encore malheureusement autorisée
Daniel Lambo est originaire de Kapelle-op-den-Bos, une commune du Brabant flamand. Dans les années 1970-1980, l’entreprise Etex-Eternit s’implante dans sa région et fournit du travail à tous les habitants, leur assurant, ainsi qu’à leur famille, prospérité et stabilité économique. Mais à quel prix ?
Depuis, de nombreux cas de maladies mortelles ont été déclarés dans la région, dus à l’utilisation de l’amiante dans les matériaux produits par l’usine. Le père de Daniel, syndicaliste au sein de l’entreprise, en sera d’ailleurs victime.
Autour de cette affaire, il règne un silence morbide que Daniel et d’autres personnes de sa génération vont tenter de briser. Parmi ces personnes, Eric Jonckheere, fondateur d’Abeva, une association de soutien aux victimes de l’amiante. Ce dernier a perdu ses parents et deux de ses frères dans cette tragique histoire. Et sa mère, avant de décéder, fut la première à refuser l’indemnité financière proposée par l’entreprise contre son silence.
L’objectif de Daniel, Eric et les autres est de porter haut et fort la voix de ces victimes qui se sont tues trop longtemps, et que justice soit enfin rendue.
Leur combat est complexe quand on sait qu’Etex-Eternit est encore aujourd’hui active en Belgique et bien au-delà de l’Europe. Car, même si l’Union Européenne interdit aujourd’hui l’utilisation de l’amiante, en dehors de celle-ci, aucune interdiction n’a été prononcée, et les multinationales y voient un marché florissant.
Pendant la réalisation de son film, Daniel Lambo est approché par Tublu, un avocat indien qui désire également poursuivre Etex-Eternit, justement en train de développer une succursale en Inde sous l’appellation « Everest »…
L’objectif de ces hommes est ambitieux : faire interdire l’amiante, purement et simplement, et mettre les entreprises face à leur responsabilité. Mais dans un monde où dominent les lois du marché, est-il encore possible de faire valoir les droits humains sur la maximisation du profit ?
Ludivine Faniel, les Grignoux
